Dès 1947, l’ingénieur et planificateur des transports Carl Eduard Gruner a énoncé l’idée d’un tunnel de base du Saint-Gothard entre Amsteg et Bodio. Mais plusieurs décennies passeront encore jusqu’à sa réalisation.

Entre l’approbation du peuple et la première jonction, plus de 2400 travailleuses et travailleurs ont creusé deux tubes d’une longueur de 57 kilomètres chacun. Le 15 octobre 2010, la jonction a eu lieu dans le tube Est.

La machine de forage utilisée pour percer le tunnel du Saint-Gothard avait la longueur de quatre terrains de football. Sa tête de forage brisait la roche qui était évacuée au moyen d’une roue à aubes et d’un convoyeur. Divers mécanismes de sécurité assuraient la protection contre les chutes de pierres. Tout se trouvait à bord de la machine, de l’approvisionnement de la machine de forage jusqu’à l’évacuation des matériaux d’excavation.

Une grande partie des déblais rocheux ont réintégrés la montagne sous forme de béton. Le matériau restant a notamment été utilisé pour la conception du site ou l’érection de remblais. Dans le lac d’Uri, trois réserves naturelles et trois îlots de baignade ont vu le jour.

Le tunnel de base du Saint-Gothard n’est pas seulement le plus long, mais aussi le plus profond au monde. À certains endroits, il y a plus de 2000 mètres de roche entre le tunnel et la surface.

Pendant plus de trois ans, 125 travailleuses et travailleurs ont œuvré en trois équipes, 24 heures sur 24 et sept jours par semaine, pour poser les rails dans le tunnel de base du Saint-Gothard. Ils ont notamment utilisé 131 000 mètres cubes de béton, posé 290 kilomètres de voies et 380 000 traverses.

C’est la longueur totale du tunnel de base du Saint-Gothard si l’on prend en compte l’ensemble des galeries, regards de raccordement et puits d’accès mais aussi, bien sûr, les deux tubes du tunnel.

Quelque 260 trains de marchandises et 65 trains de voyageurs traverseront bientôt le tunnel du Saint-Gothard chaque jour. Les trains de marchandises atteindront alors une vitesse maximale de 160 km/h et les trains de voyageurs une vitesse de 200 km/h, et par la suite même 250 km/h. 

Les voyageurs bénéficieront progressivement du gain de temps à partir de 2016. Une fois les travaux achevés sur l’ensemble de l’axe du Saint-Gothard (y compris le tunnel de base du Ceneri et les voies d’accès), le trajet de Zurich à Lugano sera raccourci de 45 minutes.